Hiltrud Hartmann a ses racines dans l’ancienne ville industrielle de Neunkirchen en Sarre. Pour cette raison, sa première période en tant qu’artiste-peintre se rapporte aux thèmes propres à une région industrielle. Née à Neunkirchen, les bruits de triage et des manœuvres des machines, la montée des fumées rouges du métal en fusion au-dessus des fours, les nuages des poussières de cuisson qui se déposent en couches fines sur les voitures et pénètrent dans les maisons, constituaient le quotidien de cette enfant de Neunkirchen.



Avec sa famille, l’artiste a trouvé sur la côte sud atlantique française dans les années 70, encore peu fréquentée par le grand tourisme, l’alternative à l’atmosphère industrielle de la Sarre. Sur les rives du plus grand lac de la région, derrière les grandes dunes ici boisées, qui s’étendent à l’infini entre la mer et la plaine plate recouverte de pins, elle a découvert la nature et son comportement ambivalent, à la fois menaçante, rebutante, déchainée mais aussi accueillante lorsque ses eaux sont calmes avec au ciel les nuages aux formes continuellement changeantes. C’est là qu’elle a réalisé ses peintures de l’Aquitaine dans une technique monotypique : des paysages naturels, des maisons charactéristiques, des villages typiques, le plus souvent sans personnages.



Le besoin de découvrir des pays inconnus, des peuples différents, leurs mœurs et coutumes, leur religion, leurs manières de penser, l’a conduite, elle et sa famille, en Amérique du Sud où elle a fait connaissance avec divers groupes et peuples indigènes, avec des européens immigrés vivant dans des régions climatiques très différentes, des paysages et une végétation différents. Le séjour a influencé sa vie, sa technique d’artiste et les thèmes de ses peintures, sa manière de s’exprimer et l’intention donnée à son travail d’artiste-peintre. Dès cet instant, elle témoigne à travers ses œuvres de l’intérêt qu’elle porte aux gens qu’elle rencontre, à leur existence et, chaque année, elle revient en Argentine pour vivre au milieu d’eux pendant plusieurs semaines.



Dans la capitale, ce sont les femmes blanches, qui affichent leur arrogance à travers la mode, leur démarche, leurs gestes. A la « Recoleta », le centre de la High Society à Buenos Aires, elle a trouvé ses modèles de femmes pour ses œuvres « El mozzo », « las Viejas », « der Ohrring » und « Parque Palermo ». A San Telmo, le quartier des artistes et des antiquaires de cette ville de 14 millions d’habitants, où se retrouvent les intellectuels, les excentriques, les artistes, les musiciens et chanteurs, les orateurs et leur public, Hiltrud Hartmann a peint ses œuvres de tango. Sur ses toiles figuratives, elle manifeste les différents caractères des personnages qu’elle approfondit en accentuant les détails caractéristiques, tels que les lunettes de soleil, les chapeaux noirs, les cheveux blonds ou roux tombant en général sur les épaules, les minijupes, les bas noirs. Elle ironise à sa manière sur l’étiquette féminine et range ses personnages dans son catalogue des multiples facettes de la vie humaine. 1. Galeries de peintures.



En 1985, Hiltrud Hartmann fit la connaissance du peuple des Guaranies, vivant autrefois de la chasse et de la cueillette au nord de l’Argentine, dans la province de Misiones. Leur milieu était jadis la forêt tropicale, ils vivent maintenant dans des territoires difficiles à traverser et qui ne leur appartient pas.

La distance d’environ 1200 km entre la capitale Buenos Aires et les villages indios est mentalement en fait extrêmement plus grande. Ce sont deux mondes différents.

Depuis lors, l’artiste-peintre se dévoue entièrement à la réalisation de portraits dans lesquels prédominent les émotions telles que la joie, l’excitation, mais aussi la peur, le scepticisme et le désespoir. Dans son travail, elle se consacre principalement aux enfants Guaranies, car ils sont le miroir de leur peuple, ils portent en eux la richesse de leur ethnie, mais également le destin de leur peuple, la perte de leur identité. 2. Galerie de peintures



Ses premières peintures ont été réalisées suivant la technique de la monotypie, l’impression unique, également le thème de son diplôme universitaire comme enseignante des arts.



Depuis que Hiltrud Hartmann se dévoue dans son travail d’artiste-peintre entièrement aux thèmes humains, elle utilise l’acrylique sur toiles, plaques de bois ou cartons. Pour ses peintures dominées par les personnages elle choisit un arrière-fond neutre, souvent dans des tons verts, symboles de la vie, de la nature, des forêts, dans lesquels le peuple des Guaranies a vécu en harmonie pendant des millénaires. Pour accentuer son intention, elle intègre parfois dans ses peintures des accessoires.



Elle emploie en outre la gravure, une technique d’impression utilisée depuis le 17eme siècle, une méthode avec laquelle elle exprime les mêmes intentions thématiques sans l’usage de la couleur, en les réduisant à de fines lignes qu’accentue la gravure aguatinta par des gradations grisâtres en surface. 4. Galerie